Etat des lieux

Diagnostic de la médiation sociale en région Nord-Pas-de-Calais

Comme dans de nombreuses régions françaises, la médiation sociale s’est développée en Nord-Pas de Calais à la fin des années 80. Depuis, le métier s’est largement structurée et professionnalisé, avec l'appui de l'Etat et des réseaux d'acteurs de terrain. (Voir l'histoire de la médiation sociale).

La médiation sociale apporte une réponse, complémentaire des autres formes d'intervention sociale, à de nombreux enjeux sociétaux : isolement, précarité, non recours aux droits, conflits, incivilités, défaut de dialogue entre les individus et les institutions.

Elle peut donc être plus largement mobilisée sur les territoires et constituer un secteur créateur d’emplois nouveaux.

Partant de cette hypothèse, le Conseil Régional du Nord-Pas de Calais et l’Acsé ont accompagné et soutenu France Médiation pour mener une étude prospective sur les gisements d’emplois en Nord-Pas de Calais. Elle fut réalisée en partenariat avec Culture et Promotion, en charge de la méthodologie et de l’analyse.

Les objectifs de ce diagnostic étaient de :

  • Proposer un panorama de l’existant en termes de médiation sociale
  • Identifier les gisements d’emplois en médiation sociale
  • Sensibiliser les acteurs locaux à la médiation sociale
  • Dresser des préconisations pour le développement régional de la médiation sociale

Quelques grands enseignements du diagnostic

Un phénomène encore très urbain : Les structures de médiation sociale interviennent pour 94% d’entre elles dans les quartiers prioritaires de la politique de ville (CUCS) et pour 75 % en Zone Urbaine Sensible (ZUS). En Nord-Pas de Calais, plus des deux tiers des médiateurs se trouvent sur le territoire de Lille Métropole Communauté Urbaine, principal pôle urbain de la région. 20% des médiateurs sont situés en zone résidentielle, très majoritairement employés par le secteur associatif, notamment via le dispositif adulte-relais.

Une grande diversité de dispositifs : des opérateurs prestataires qui emploient plus d’une centaine de médiateurs sociaux aux associations œuvrant dans les quartiers qui n’emploient qu’un ou deux médiateurs, en passant par les structures spécialisées qui proposent leurs services à des tiers, ces dispositifs s’avèrent plutôt hétérogène. Ceci  s’explique par le fait qu’ils se sont développés au fil des possibilités de financement et du volontarisme politique.

Un métier encore mal connu et des pratiques professionnelles hétérogènes : par rapport aux autres professions du champ du social, les spécificités du métier de médiateur social ne sont pas suffisamment identifiées. De même, les dispositifs sont parfois isolés les uns des autres, ce qui réduit leur capacité à échanger sur leurs pratiques. La question de la pérennisation des postes crées est également posée de manière régulière. 

Des pistes importantes de développement

L’identification de nombreux besoins non couverts où la médiation sociale pourrait jouer un rôle indéniable :

Il peut s’agir de besoins propres liés aux caractéristiques de chaque territoire :

  • par exemple, en milieu urbain, où la tranquillité publique et l’accès aux services publics par les populations en difficulté constituent deux problématiques prioritaires.
  • En zone résidentielle, la médiation sociale peut faciliter l’accueil des populations et leur implication dans la vie du territoire.
  • En zone rurale, elle peut remédier à l’accès difficile aux services et à l’isolement des populations.

Il peut s'agir de problématiques plus spécifiques : éloignement entre particuliers et institutions, générateur de conflits et d’incompréhensions, adaptation de populations aux évolutions, telles que le renouvellement d’un quartier, le changement d’une offre de service, l’arrivée d’un équipement...

Des propositions en termes de pérennisation et de développement de nouvelles activités et sources de financements : pour ce faire, il s’agit de valoriser les plus-values de la médiation sociale via une évaluation systématique des actions engagées. L'implication financière des commanditaires, quels qu'ils soient, ne peut en effet s'inscrire dans la durée que si les différents opérateurs sont en capacité de démontrer l'utilisation des fonds "investis" pour la cohésion sociale, la tranquillité publique, comme dans la mesure des coûts évités.

Un ciblage de  thématiques prioritaires : éducation, santé , Gestion Urbaine de Proximité, gestion des espaces publics, accès aux services.